mardi 26 août 2008

Trois heures sous les scolopendres...

Il se bat, il se blesse.
Gouttes à gouttes, les insectes le broutent.
Des filets de salive, ils glissent,
Ils ont les yeux pervers, les sauvages.

Il s’arrache les chairs, convulsé, lacéré,
Il a trop attendu sous les arbres fétides.
Il a vu l’horrible jaillir et n’a rien fait,
Il s’est repu d’une contemplation malsaine et vide.

Ils grouillent sous les feuilles, invisibles qui traquent.
Par millier, les scolopendres se multiplient.
Dans le suc, ils prolifèrent. Vautrés dans le sexe.
Des pinces partout leurs poussent et leur soif est assassine.

Il a la tête esquissée sur le côté, penchant,
L’œil doux des naïfs, l’incrédule.
Sous la tonnelle ruisselante, il patiente vaillament.
Il croit en cet amour qui se pare de vives mandibules.

Plein de bizarre, il ne voit plus rien,
Les scolopendres glissent, se laissent glisser,
Ils sont minuscules, tourment qui revient,
Ils le découpent et son sang coule bleu, violé.

Par l’os, il l’avait saisie, jaillissant
D’amour, il a péri son corps férocement,
Elle était blême et froide, cadavre à la tête coupée.
Il a entendu ce qu’il attends, de son sexe muet.

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