mardi 26 août 2008

Epopée du Chevalier Errant

Edward Burne-Jones : « la belle au bois dormant »

Se dressent les tours du château,
Se fige le preux chevalier,
S’élève, sacral, le chant des orgues,
S’extasie la Belle à sa meurtrière.

S’avance bravement le héros,
Se prépare savoureusement le sorcier,
S’alignent les cercueils dans la morgue,
S’écroule la damoiselle au coeur fier.

Grincent et cliquètent les chaînes du pont,
S’endort le bruit du bourg et se ferment les portes,
S’accumulent les nuées noires sur le mont,
S’amenuise le tendre souffle de la morte.

S’amplifie, orchestral, le son du diable cornu,
S’effondre de notre héros, son armure bienveillante,
Se caresse, le vilain, de ses doigts tous crochus,
S’épaissit la forêt sombre, soudain envahissante.

Résonne le trémolo tragique du troubadour,
Bondit, sautillant fripon, le fou du roi,
S’emplit si fort le cœur du preux de tant d’amour,
S’arme et s’enrage, il a la foi.

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