mardi 26 août 2008

Le Chant du Cygne

Et c’est un mot qui court sur le papier,
Il glisse, il vole et il s’envole.
Et loin sur un nuage de fumée,
Le sage médite et se console.

Loin du ciel, loin des cieux est une étoile,
Noyée. Elle brille et réchauffe le cœur du vieux sage,
Qui de son nuage, voit tout qui s’étoile,
Et il aime pourtant et ne peut rien, tout est image.

Il créée, chante et rit sous cet œil des sphères.
Comme Galathéa, il se noie dans ses méandres qui le mangent.
Au milieu de tous, il voit fleurs et mers,
Et cette étoile qui lui sourit d’un sourire d’ange.

Et le mot repasse et se pose sur le nuage,
Il vient d’ailleurs et d’ici, de tous les cœurs,
De tous les pleurs. Et cette même rage
Turbulente et folle anime en lui la vie et le bonheur.

Au milieu des métaphores, des sophismes,
Il s’est faufilé, poussant grand les portes,
Défiant ouvertement tous les idéalismes
Et chantant les espoirs les plus forts.

Et Galathéa, l’étoile tout doucement s’allume.
Elle embrase et réchauffe le vieux cœur
Du jeune sage et son mot qui, égaré, s’assume.
Translucide de ses yeux, elle embrasse la douleur.

Mot caché sort de sa glace qui aime alors,
Et ils s’envolent sous les mers et revivent.
Chaque maillon se ressoude et oublie la mort,
Les tendresses célestes rejaillissent en des fontaines vives.

Le cœur sur le nuage se dépouille,
Et lutte à nouveau contre tout.
Il vit, palpitant, sous les mots qui le mouillent,
Il les reprend et les met à nouveau bouts à bouts.

Et l’étoile en un diapason cristallin
Vibre et fait reculer ces mots qui envahissent
Et hantent, et détruisent tous les espoirs, mêmes divins.
Le rêve à nouveau revient en un coeur myosotis.

Et le vieux sage d’un bond se lève et fait tomber le pot posé là.
Mais qu’importe, il redescend vers la vie,
Le sourire à sa fleur et ses mots qui sont son combat.
Il se bat sous le soleil et de son étoile et lui sourie.

Il lui dédie aussi tous les papillons de sa vie à venir.
Il la prendra par le bras et la forcera à marcher, à côté,
Même si, un autre mot, plus sombre, le tire et l’aspire.
Oublie tous tes néants enfermés.

Et le long de sa voie, il s’en va
Sous un sourire chaleureux d’étoile aux longs cheveux.
Et deux larmes culent, plus bas,
Le long de son visage heureux.

Car de son nuage, le mot s’est transcendé vers l’étoile.
Il a suivi le rire lumineux et gai
Et n’a trouvé que très loin dans le sable,
Une toute petite fleur noire, fripée, la tête échouée et les yeux fermés.

Aucun commentaire: